Lettre ouverte à Monsieur André Antoine, président du Parlement wallon
Monsieur le Président,
J’ai eu l’honneur d’assister, ce jeudi 13 novembre, à la réunion de la commission du Parlement wallon concernant le projet de traité transatlantique.
Je vous avoue, d’emblée, ma grande satisfaction d’avoir constaté que TOUS les intervenants se sont déclarés opposés à la plupart des questions abordées dans cette négociation, voire à toutes : risques de nivellement par le bas des normes sanitaires, sociales, alimentaires, culturelles, etc. Sans oublier, bien entendu, la question de l’arbitrage, par des tribunaux privés, des conflits entre les firmes et les états.(ISDS)
Ces prises de position confirment celles qui avaient été exprimées antérieurement par le monde politique, notamment dans « Le Soir » du 5 mai 2014. En quelque sorte, l’union sacrée pour défendre le « modèle européen ».
Mais dès lors se pose une question : si le monde politique s’oppose à toutes ces clauses qui constituent le coeur-même du projet de traité, alors, QUI est à la manoeuvre pour le promouvoir ? Vous savez qu’il s’agit essentiellement des firmes multi- ou transnationales, comme il est assez facile de le vérifier aujourd’hui.
Or, vous avez évoqué, en fin de réunion, la possibilité de faire appel à un « expert ».
Mais, comme vous le savez, les « experts » des grandes sociétés sont légion dans le pays. (on parle de 15.000 lobbyistes à Bruxelles). Les grandes firmes privées contournent déjà nos législations (fiscales, sociales, etc) par le biais notamment des délocalisations, de l’évasion et de l’ingénierie fiscales, et j’en passe; elles voudraient dorénavant les rédiger.
Peut-être serait-il judicieux, si vous me permettez une suggestion, de faire appel non pas à un, mais à deux experts, dont l’un au moins, politologue, économiste ou anthropologue se situerait clairement dans une optique de « lanceur d’alerte ».
Je pense par exemple à MM Raoul Jennar, Bruno Poncelet, Ricardo Cherenti, Bruno Beauraind, Gaël Giraud (sj), mais il y en a d’autres.
Vous avez rappelé que 80 % des décisions wallonnes sont tributaires des règles européennes. Il me semble que cette réalité ne peut justifier qu’on laisse le champ libre à ce qui apparaît de plus en plus comme une offensive des multinationales contre la souveraineté des peuples.
En vous remerciant de votre bonne attention, je vous prie de croire, Monsieur Le Président, à ma parfaite considération.
s.: Michel Brouyaux
citoyen lambda
militant associatif contre le TAFTA, encore appelé PTCI, TTIP,
GMT, etc (après qu’ait été abandonné, pour une raison mystérieuse, le sigle PET – partenariat économique transatlantique)
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